Vins Chablis Henri Laroche - Chardonnay Laroche - 1987

Avis Viniou

Ce Chablis AOC 1987 du domaine Henri Laroche est un vin blanc d’exception issu exclusivement du cépage Chardonnay. La cuvée sélectionnée ici provient d’un millésime ancien qui, malgré son âge, peut offrir une expérience de dégustation rare pour peu que les conditions de conservation aient été optimales. Élevé en cuve et/ou en fûts, ce Chablis a pu développer des arômes complexes avec le temps. Typiquement, le sol caractéristique du Chablisien, composé de marnes kimméridgiennes riches en fossiles marins, confère au vin une minéralité singulière, parfois décrite comme des notes de pierre à fusil ou d’iode, qui s’associent merveilleusement à la fraîcheur et à la finesse du chardonnay.

La région de Chablis se situe à l’extrême nord de la Bourgogne, sur les coteaux bordant la rivière Serein. Ici, le climat continental, exposé aux risques de gelées, renforce le caractère tranchant et nerveux des vins. L’histoire viticole du Chablisien remonte à l’époque romaine, mais c’est surtout à partir du Moyen Âge que la renommée du chardonnay local s’impose grâce à la qualité unique de son expression minérale. Les meilleurs terroirs du Chablis bénéficient d’une orientation et d’un ensoleillement optimaux, alors que les sols calcaires contribuent à la pureté et à la longévité du vin.

Compte tenu de son profil sec, tendu et minéral, ce Chablis Henri Laroche 1987 s’accordera idéalement avec la gastronomie marine?: huîtres, coquilles Saint-Jacques poêlées, poissons de rivière simplement grillés ou pochés. Il accompagnera aussi avec élégance une andouillette de Chablis ou des escargots au beurre persillé, références régionales emblématiques. Les fromages à pâte molle et croûte fleurie comme un chaource ou un brillat-savarin révèleront également ses qualités d’acidité délicate.

La dégustation d’un vieux chablis demande quelques précautions : ouvrez la bouteille avec soin et aérez-le doucement dans un verre adapté, sans carafage prolongé. Servez à une température de 10-12°C pour permettre à ses arômes tertiaires (miel, sous-bois, fruits secs) de s’exprimer au mieux, tout en conservant la tension minérale propre à son terroir.