Avis Viniou
Ce Chablis Premier Cru « L’Homme Mort » 2004 de La Chablisienne illustre parfaitement l’élégance et la pureté du Chardonnay en Bourgogne. Issu exclusivement de ce cépage, ce vin exprime la finesse caractéristique des grands terroirs de Chablis. Le millésime 2004, plutôt classique en Bourgogne, offre des vins à l’équilibre frais et tendu, marqués par une belle acidité et une minéralité ciselée. La cuvée « L’Homme Mort » provient d’un climat réputé au nord de la commune de Chablis, dont le sol kimméridgien, riche en marnes calcaires et en fossiles marins, confère cette minéralité saline typique. La vinification à La Chablisienne, reconnue pour sa rigueur et son savoir-faire, privilégie l’expression du fruit et du terroir, avec un élevage souvent partiel en cuves et parfois une touche de fût ancien pour la complexité, sans masquer la trame cristalline du vin.
La région chablisienne bénéficie d’un climat semi-continental, avec des hivers froids et des étés relativement chauds, mais toujours équilibrés par des nuits fraîches. L’histoire viticole de Chablis est ancienne, la renommée de ses blancs secs et vifs remontant au Moyen Âge grâce au commerce vers l’Angleterre et Paris via l’Yonne. Le terroir, unique par sa composition géologique riche en ex-os d’huîtres fossilisées, est au cœur de la typicité qui fait la réputation mondiale de Chablis, et plus encore de ses premiers crus réputés.
Ce vin, dans un millésime patiné par le temps, révèle aujourd’hui une finesse aromatique où s’entremêlent des notes de pierre à fusil, de miel léger, de zeste d’agrumes et de noisette. En bouche, sa fraîcheur demeure, et sa finale saline stimule l’appétit. Il se marie idéalement avec des huîtres chaudes, un tartare de bar, des noix de Saint-Jacques poêlées ou un fromage de chèvre affiné. Les spécialités bourguignonnes telles qu’une truite à l’amandine ou un jambon persillé se révèlent également de splendides compagnons.
Pour apprécier toutes les nuances de ce Chablis Premier Cru, je recommande de le servir entre 10 et 12°C. Un léger carafage peut être envisagé, surtout après plusieurs années de garde, pour révéler toute la complexité de son bouquet.
