Avis Viniou
Le Domaine Moulin Touchais 1998, Coteaux-du-Layon AOC, est un vin blanc moelleux issu principalement du cépage Chenin blanc, emblématique de la région. Ce millésime 1998, aujourd’hui doté de la patine du temps, provient de vieilles vignes cultivées sur les coteaux schisteux surplombant la rivière Layon. La vinification traditionnelle du Moulin Touchais consiste en une récolte échelonnée, débutée en légère sous-maturité pour conserver la fraîcheur, puis poursuivie par passages successifs afin d’obtenir des baies riches en sucre grâce à la surmaturation et, éventuellement, à la pourriture noble (botrytis cinerea). Vieilli longuement en cave, ce vin exprime à maturité une robe dorée et des arômes complexes de coing, de miel, de fruits confits et parfois de cire d’abeille, soutenus par une belle acidité qui évite toute lourdeur.
Ancrée au cœur du Val de Loire, l’appellation Coteaux-du-Layon s’étend sur des coteaux baignés d’un climat océanique tempéré, régulé par la proximité de la Loire et son affluent. Les brouillards matinaux favorisent le développement de la pourriture noble, condition incontournable pour les moelleux de renom. Les sols de schistes et de grès confèrent aux vins de l’appellation une vitalité et une fraîcheur remarquables, équilibrant la richesse naturelle du Chenin blanc. Depuis le XVIIIe siècle, le Domaine Moulin Touchais s’est illustré par sa capacité à élaborer des grands vins de garde, à la fois concentrés et élégants, véritables ambassadeurs de l’Anjou.
En raison de sa douceur maîtrisée et de sa complexité aromatique, ce Coteaux-du-Layon accompagnera à merveille un foie gras mi-cuit aux figues, une volaille à la crème et aux morilles ou encore des fromages à pâte persillée comme un Roquefort doux. Pour une note plus régionale, servez-le avec une tarte tatin ou des rillauds d’Anjou légèrement caramélisés. En dessert, il sublimera une salade de mangues et d’oranges confites.
À la dégustation, servez ce vin entre 8 et 10°C pour que sa palette d’arômes s’exprime pleinement. Un carafage de 30 minutes peut s’avérer intéressant, surtout pour les vieux millésimes comme ce 1998, afin de libérer toute leur complexité.
