Avis Viniou
L’Abbaye de Fontfroide, cuvée Deo Gratias 2011 en Corbières blanc sec, offre une vraie découverte au sein de cette appellation essentiellement connue pour ses rouges. Élaboré en majorité à partir de cépages traditionnels du Languedoc – notamment le Grenache blanc, le Roussanne voire un soupçon de Marsanne ou Vermentino selon les années – ce vin bénéficie d’un élevage soigneux, souvent en cuve afin de préserver la fraîcheur et l’expression du fruit, parfois avec un passage en fûts pour apporter davantage de complexité. Le millésime 2011, légèrement évolué, souligne une belle maturité du raisin, donnant au vin des arômes mêlés de fruits à chair blanche, de fleurs séchées, d’amandes fraîches, avec une bouche bien équilibrée entre rondeur et vivacité, portée par une finale légèrement saline qui rappelle le terroir de Fontfroide.
Le terroir des Corbières, massif argilo-calcaire balayé par la tramontane, s’épanouit dans un climat méditerranéen chaud et sec, favorable à la culture de la vigne depuis l’Antiquité. Fontfroide, ancienne abbaye cistercienne, possède un vignoble unique entouré de garrigue, où la biodiversité et les influences marines contribuent à la personnalité des vins. Ici, la palette des sols, la faible pluviométrie et l’exposition au soleil garantissent des raisins d’une belle concentration aromatique, et un style ensoleillé qui n’en oublie pas pour autant la fraîcheur.
Pour mettre en valeur ce Corbières blanc, privilégiez des accords mariant finesse et générosité, tels qu’une dorade rôtie aux herbes, des encornets farcis ou un blanc de volaille sauce citronnée. Les terroirs régionaux inspirent aussi : optez pour une bourride sétoise, un fromage de chèvre frais local ou pourquoi pas une brouillade aux asperges. La rondeur et la légère minéralité du vin mettront parfaitement en valeur ces mets.
Je vous conseille de servir ce vin autour de 10-12°C pour révéler toute la subtilité de son bouquet et conserver une belle vivacité en bouche. Si le vin est conservé depuis longtemps, ouvrez la bouteille une vingtaine de minutes à l’avance pour qu’il s’aère et exprime toute sa complexité.
