Avis Viniou
Château L'Isolette 1991 est un vin rouge issu de la Vallée du Rhône, une région qui brille par la diversité de ses terroirs et la richesse de ses assemblages. Ce millésime 1991 dévoile une personnalité façonnée par plus de trente ans d’évolution en bouteille, offrant des notes tertiaires complexes de cuir, de sous-bois, de tabac blond et de pruneau, signatures des vieux rouges de garde. Faute d’indication précise sur l’assemblage, on peut supposer qu’il est composé de cépages typiques de la région comme la Syrah, le Grenache et peut-être une touche de Mourvèdre, typiques pour élaborer des vins au caractère généreux, épicé et structuré. Le terroir de la Vallée du Rhône, réputé pour ses sols caillouteux, argilo-calcaires et parfois sableux, apporte intensité et rondeur aux tanins, tandis que le climat méditerranéen, chaud et ensoleillé, confère concentration aromatique et maturité au fruit.
La vallée du Rhône s’étire sur environ 200 kilomètres, de Vienne à Avignon, couvrant une mosaïque de petits villages et de terroirs spécifiques. Les influences du mistral, ce vent emblématique, garantissent la bonne santé des raisins, limitant notamment les maladies cryptogamiques. Dans les années 90, la région s’est imposée comme une référence mondiale, conjuguant savoir-faire ancestral et modernité. Les vins rouges du secteur s’expriment avec puissance mais aussi finesse, surtout après une longue garde comme ici.
Pour sublimer ce vieux millésime, privilégiez des plats mijotés et tendres, comme un bœuf en daube provençale agrémenté d’olives et d’herbes, ou un confit d’agneau aux légumes anciens. Des fromages affinés à pâte dure, comme un comté ou un cantal vieux, seront parfaits pour souligner la complexité aromatique du vin. Vous pouvez également jouer la carte régionale en l’associant à un civet de sanglier, grand classique du Rhône méridional.
Je vous recommande de déboucher ce vin avec délicatesse, idéalement après un repos vertical de quelques jours. Un passage en carafe, doux et précautionneux, peut réveiller le bouquet sans l’altérer. Servez-le entre 16 et 18°C afin de respecter l’équilibre de ses arômes. Le nez invite à la contemplation, la bouche déploie une matière fondue et veloutée, témoignage éclatant du potentiel de garde des grands rouges de la Vallée du Rhône.
