Vins Pauillac Château Lafite Rothschild - 1967

Avis Viniou

Le Château Lafite Rothschild 1967 est un grand vin rouge provenant de l’une des appellations les plus prestigieuses du Médoc : Pauillac. Ce cru mythique, souvent cité comme l’un des cinq premiers grands crus classés de 1855, s’appuie sur un assemblage de cépages typique de la Rive Gauche, avec une dominante marquée de cabernet-sauvignon, complétée par du merlot, du cabernet franc et une touche de petit verdot. L’année 1967, marquée par un été frais et humide, a nécessité tout le savoir-faire du château pour produire un vin racé, subtil, d’une grande finesse. Le terroir exceptionnel de Lafite, composé de graves profondes sur substrat calcaire, confère à ce vin structure, élégance et longévité, même dans un millésime jugé délicat.

Pauillac, logée entre l’estuaire de la Gironde et les landes girondines, bénéficie d’un microclimat tempéré et d’une pluviométrie régulée qui favorisent la maturation lente et complète des cabernets. Les sols graveleux, excellents pour le drainage, associés à une exposition idéale, offrent un environnement optimal à la vigne. L’histoire de la région est intimement liée à celle des grands crus, dont Lafite est sans doute la figure emblématique, produisant depuis le XVIIe siècle des vins admirés dans le monde entier pour leur pureté, leur complexité et leur potentiel de garde.

Pour sublimer ce Château Lafite Rothschild 1967 aujourd’hui prêt à boire, il convient d’opter pour une cuisine raffinée mais délicate afin de respecter la patine soyeuse du temps. Une volaille de Bresse rôtie, un filet de bœuf aux morilles, un pigeon farci ou, pour jouer la carte régionale, un carré d’agneau de Pauillac en croute d’herbes seraient des partenaires de choix. Des fromages à pâte pressée comme le comté ou l’abondance, affinés mais pas trop puissants, épouseraient bien la maturité aromatique du vin.

Il est conseillé de servir ce Lafite autour de 17-18°C, après un passage délicat en carafe pour séparer d’éventuels sédiments sans trop l’aérer, afin de préserver la délicatesse de ses arômes tertiaires. Le plaisir de la dégustation réside ici dans la subtilité, la persistance et la noblesse du bouquet évolué : sous-bois, truffe, cuir fin, tabac blond et humus, accompagnaient autrefois des arômes de cassis et de cèdre, aujourd’hui fondus dans une harmonie exquise.